La Journée des droits humains est sans aucun doute le jour le plus important pour ceux d’entre nous qui ont consacré chaque jour de leur vie à défendre les droits de l’homme de tous les individus, quels qu’ils soient, où qu’ils se trouvent dans le monde et sans la moindre hésitation.
La Déclaration universelle des droits humains, adoptée le 10 décembre 1948, est le premier texte qui reconnaît universellement un ensemble de droits fondamentaux, inaliénables et inavouables, qui appartiennent à tous, à chaque être humain, quels qu’ils soient et où qu’ils soient. Un texte bref, composé d’un court préambule et de 30 articles qui, néanmoins, contiennent l’essence vitale de ce qui nous identifie en tant qu’êtres humains, nés libres et égaux, et une énorme charge morale en termes d’obligation de respect et de mise en œuvre par toute personne, entité, institution ou État.
Avec une simple lecture de quelques minutes, nous pouvons nous rendre compte que la dignité humaine est le noyau essentiel de la Déclaration, que tout tourne autour de ce concept vital qui nous identifie et nous reconnaît comme des personnes, comme des êtres humains méritant d’être reconnus et traités comme tels. Mais pourquoi la dignité humaine est-elle le fondement de tous les droits ? La réponse est simple. Les droits humains ne sont pas une concession de l’autorité de l’État, mais une qualité innée, consubstantielle et indivisible de la personne par le simple fait d’être et d’exister. Pour cette raison, les droits de l’homme appartiennent à toutes les personnes de manière égale, car ils sont indissociablement liés à l’essence même de la dignité humaine, une dignité qui, par-dessus tout, est inviolable parce qu’elle est la source de chacun des droits qui nous appartiennent.
Bien sûr, la réalité qui nous entoure est très différente de ce que nous voudrions qu’elle soit. Dans le monde entier, des millions de personnes voient leurs droits les plus fondamentaux systématiquement violés. Bien que le monde semble concentrer son attention sur la situation dramatique de la guerre en Ukraine, n’oublions pas qu’il existe des dizaines de conflits guerriers qui continuent de mécontenter les gens dans des pays tels que le Yémen, la Syrie, l’Éthiopie, le Myanmar, Israël et la Palestine ou l’Afghanistan. Dans tous ces pays, et dans de nombreuses autres régions du monde, des millions de personnes subissent les conséquences d’une guerre insensée provoquant de véritables drames humanitaires avec 100 millions de personnes déplacées selon les estimations du HCR.
Mais ce n’est pas tout, des millions de femmes et de filles dans le monde continuent de souffrir de la violence masculine dans leur foyer et dans leur environnement social qui les prive de leur liberté individuelle et de droits aussi fondamentaux que le droit à l’éducation, à la santé et au travail. Sans oublier les cas de racisme et de xénophobie qui ne cessent de nous terrifier dans ces pays soi-disant avancés et considérés comme des «démocraties complètes» mais dans lesquels il est difficile pour les victimes d’obtenir une réponse lorsqu’elles sont agressées en raison du manque d’efficacité et de rapidité de l’Administration de la Justice. Cette situation est également subie par les personnes LGTBIQ+ qui continuent d’être discriminées, stigmatisées, persécutées, criminalisées et condamnées, parfois sous la peine de mort, dans plus de soixante pays en raison de leur orientation et de leur identité sexuelles. Nous ne pouvons pas non plus oublier les personnes handicapées qui, au quotidien, se voient refuser des droits aussi fondamentaux que l’accès à l’éducation, aux soins de santé ou au marché du travail où elles peuvent démontrer tout leur potentiel en tant que personnes parfaitement valides et parfaitement capables. Tout cela sans oublier la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail, l’esclavage des enfants ou les causes de discrimination et de violation systématique des droits pour des raisons antisémites, anti-Roms, socioculturelles, linguistiques, religieuses, d’âge, de santé, notamment dans les cas de discrimination pour être séropositif, et, bien sûr, la pauvreté qui, pour des millions de personnes, continue d’être le principal obstacle discriminatoire à l’exercice et à la réalisation de leurs droits les plus fondamentaux.
Il est nécessaire de faire une mention spéciale du risque que des millions d’adolescents, mais aussi d’adultes, courent d’être victimes de brimades et de cyberintimidation. Ces dernières années, nous avons constaté une augmentation alarmante des cas d’intimidation et de cyberintimidation dans les écoles. Un problème social qui s’est également transféré en dehors des écoles et des lieux de travail par le biais des réseaux sociaux qui impliquent une exposition 24 heures sur 24. L’ampleur du problème de l’intimidation et de la cyberintimidation est telle que, bien que les données existantes soient limitées, un rapport de la Commission européenne en 2020 a montré que 44% des mineurs et des adolescents avaient été victimes de cyberintimidation à un moment donné. Une étude de l’UNESCO menée dans 144 pays a également révélé qu’un tiers des garçons et des filles mineurs ont avoué avoir été victimes d’intimidation ou de cyberintimidation au cours du dernier mois. Mais ce ne sont pas des «trucs de gamins», c’est une forme d’humiliation et de torture, c’est un crime. La seule différence est que lorsque des mineurs sont impliqués, nous parlons toujours de «harcèlement scolaire», mais si ces mêmes comportements impliquent des adultes, nous parlons de crimes contre l’intégrité morale, de crimes avec circonstances aggravantes discriminatoires ou, dans les cas les plus graves, de crimes contre les droits et libertés fondamentaux, c’est-à-dire de CRIMES DE HAINE. C’est pourquoi l’éducation est essentielle pour combattre toutes les formes de violence, de haine et de discrimination. Le crime de haine du présent est l’échec de l’éducation du passé. Nous ne pouvons pas continuer à échouer à l’avenir.
Que pouvons-nous donc faire pour défendre la dignité humaine et les droits humains lorsqu’ils sont violés ? La réponse est simple : BRISER LA CHAÎNE DU SILENCE. Nous devons élever la voix, agir et ne pas rester impassibles. Il n’est pas nécessaire d’avoir été victime d’une violation des droits pour défendre ceux dont les droits les plus fondamentaux sont systématiquement bafoués. N’oublions pas qu’une seule attaque contre les droits et la dignité d’une seule personne constitue une menace réelle pour les droits et la dignité de tous, à tout moment et en tout lieu. Il n’y a et ne peut y avoir d’exceptions.
Nous devons travailler chaque jour pour que la dignité et les droits humains qui en découlent aient un sens et une réalité. Parce que les droits de l’homme commencent chaque jour, qu’ils s’exercent chaque seconde, et que leur respect et leur réalisation doivent être exigés partout. Ils commencent dès maintenant, pendant que VOUS lisez ce texte ; ils commencent dans nos foyers, avec nos familles ; ils commencent dans nos quartiers, nos villages, nos villes et nos villages ; ils commencent sur nos lieux de travail ; et, plus particulièrement, ils commencent dans les salles de classe des centres éducatifs où étudient les prochaines générations qui sont appelées à guider les pas de toute l’humanité. Si nous ne parvenons pas à faire en sorte que les droits de l’homme se reflètent dans ces lieux, nous ne parviendrons pas à leur donner un sens dans les institutions gouvernementales, dans les assemblées ou dans les parlements. Nous devons les soigner, les protéger, les défendre, les nourrir, leur donner un sens, leur donner un sens, leur donner la vie.
Il y a deux grandes leçons à tirer de cette journée que nous enseigne la Déclaration universelle des droits humains. La première est que la dignité humaine, en tant que source de chacun de nos droits, est avant tout inviolable. La deuxième leçon est que l’Humanité, dans toute sa richesse et sa diversité, est sans aucun doute notre patrimoine le plus grand et le plus précieux. Il est donc de notre devoir de la défendre.
Parce que tous les êtres humains, qui que nous soyons, naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Parce que nous sommes tous libres, égaux et dignes.
Bonne Journée des droits humains !

Texte original (🇪🇸🇬🇧🇮🇹🇫🇷🇵🇹)
https://laeradelosderechoshumanos.home.blog/2022/12/10/seamos-quienes-seamos/