(Journée mondiale contre l’esclavage des enfants)
Bien que certains ne veuillent pas le reconnaître, des millions d’enfants dans le monde continuent d’être victimes de l’esclavage sous toutes ses formes.
En ce jour, nous nous souvenons du meurtre d’Iqbal Masih (1982-1995), dont le père avait accepté 600 roupies en guise de paiement pour que son fils travaille, enchaîné et sous les ordres de son «seigneur et maître», 12 heures par jour sur un métier à tisser fabriquant des tapis. À l’époque, les autorités et les employeurs se souciaient peu des centaines d’enfants qui travaillaient comme esclaves. Tout ce qui comptait, c’était la qualité du produit et le profit économique, même si les conditions de travail étaient inhumaines.
Mais Iqbal n’en pouvait plus et a réussi à s’enfuir pour dénoncer la souffrance de milliers d’enfants à travers le pays. Avec l’aide du syndicat Bhatta Mazdoor Mahaz, et malgré de nombreuses tentatives de corruption, son dernier «propriétaire» a vu son usine fermée et a été traduit en justice pour tous ses crimes. Dès lors, le petit Iqbal a consacré toute sa vie à dénoncer les abus des fabricants de tapis qui forçaient les enfants à travailler jusqu’à l’épuisement. La voix d’Iqbal résonnait partout malgré sa petite taille : «N’ACHETEZ PAS CES DROGUES ! LES ENFANTS DOIVENT AVOIR DES PICS DANS LES MAINS, PAS DES OUTILS !”.
Mais l’immense courage d’Iqbal lui a coûté cher. Peu après, il a été brutalement assassiné par Ashraf Hero, un homme d’âge mûr accro à l’héroïne. D’aucuns affirment que la mort du petit garçon a été planifiée par un groupe de mercenaires à la solde de la «mafia du tapis». Nous ne connaîtrons peut-être jamais la vérité, mais ce que nous savons, c’est que le message du petit garçon est toujours d’actualité. C’est pourquoi, en hommage à Iqbal, nous célébrons la Journée mondiales contre l’esclavage des enfants.
En ce 28e anniversaire de l’assassinat d’Iqbal, nous ne pouvons oublier que près de 400 millions d’enfants, principalement dans des régions touchées par l’extrême pauvreté, les conflits armés ou les catastrophes naturelles, vivent sous le joug de l’esclavage et risquent d’être capturés par des organisations criminelles impliquées dans la traite des êtres humains, le trafic d’organes, le trafic de stupéfiants ou l’exploitation sexuelle des enfants. Sans parler des milliers d'»enfants soldats» qui sont contraints de combattre dans des guerres oubliées qui n’ont que peu d’importance pour le reste du monde.
Nous savons ce qui se passe, nous savons où cela se passe et nous savons qui en est responsable. Si nous ne voulons pas être complices, nous devons agir pour protéger ceux qui sont sans aucun doute les plus innocents des innocents contre toutes les formes d’abus, de maltraitance, d’exploitation et d’esclavage.
Nous cautionnons la destruction de l’avenir de millions d’enfants, en bafouant leur dignité humaine inviolable et en les privant de leurs droits les plus élémentaires.
Et par notre silence, nous leur refusons ce qu’ils sont : Enfants innocents.
Cessons de détourner le regard.
